Le bruit devant l' hôpital Salto a une fois de plus mis en lumière un problème récurrent dans le pays : des lois existent, mais elles sont rarement appliquées. La réglementation uruguayenne, notamment la loi 17.852 , stipule que les hôpitaux doivent être des zones de silence et que le périmètre de protection est de 200 mètres. Or, la nuit des célébrations de l'anniversaire de Peñarol a prouvé le contraire.
Des groupes de supporters ont défilé dans les rues de la ville, tambours, drapeaux et chants à la main. Leur marche s'est notamment poursuivie devant l'hôpital local, où les acclamations se sont fait entendre. Tandis que la fête régnait à l'extérieur, à l'intérieur se trouvaient des patients dans un état critique, des personnes âgées et des enfants ayant besoin de repos pour se rétablir. Le contraste était inévitable.
Une autorité qui n'est pas intervenue
L'aspect le plus frappant a été l'absence de réaction institutionnelle. Ni la police ni les autres autorités n'ont agi pour empêcher le bruit devant l'hôpital Salto de perturber la tranquillité nécessaire du centre de santé. La question est claire : les agents ignoraient-ils la réglementation en vigueur ou ont-ils simplement choisi de ne pas intervenir ?
Dans les deux cas, le résultat a été le même : la loi a été laissée de côté et les droits des patients ont été bafoués. La réglementation sur la pollution sonore n’est pas symbolique ; elle vise à garantir des conditions minimales de coexistence. Cependant, l’incident de Salto a montré que la pratique est loin de la théorie.
Une société qui naturalise
En que tout est toléré semble s'être imposée les règles peuvent être ignorées sans conséquences.
L'incident de Salto ne doit pas être considéré comme une simple célébration excessive du football. Il témoigne plutôt d'un symptôme plus profond : un manque de respect de l'essentiel et l'incapacité de l'État à faire respecter les normes fondamentales.

Jusqu'à quand cela sera-t-il autorisé ?
Un hôpital n'est ni un stade ni une place publique . C'est un espace où les gens sont confrontés à des situations de santé délicates, souvent mortelles. Permettre à des célébrations populaires d'envahir cet espace avec tambours et drapeaux est un mépris du droit le plus fondamental : celui de ceux qui luttent pour leur guérison.
La question est inévitable : combien de temps le non-respect des règles sera-t-il toléré ? Combien de temps encore devrons-nous supporter le bruit devant l'hôpital Salto sans que la loi ne soit appliquée avec toute sa rigueur ?
Si le pays ne parvient pas à garantir le silence là où il est le plus nécessaire, il sera difficile de garantir l'ordre dans d'autres domaines de la vie publique. L'incident de Salto nous rappelle que la coexistence ne peut être laissée au hasard ni à la bonne volonté : elle exige des règles claires, le respect et, surtout, l'application effective des réglementations en vigueur.
L'impact du bruit à l'extérieur de l'hôpital Salto ne touche pas seulement les patients. Le personnel soignant est également affecté. Médecins et infirmières travaillant de nuit ont déjà souligné qu'un bruit excessif complique la communication entre les équipes et crée des distractions lors des interventions qui nécessitent de la concentration. À cela s'ajoute le fardeau émotionnel de devoir contenir les familles inquiètes pour leur proche, tandis que des célébrations incontrôlées font rage à l'extérieur. Cet épisode révèle un contraste saisissant entre ceux qui luttent pour sauver des vies et ceux, en marge, qui oublient qu'un hôpital doit être respecté comme un lieu de silence.
« Ce qui s’est passé avec le bruit devant l’hôpital Salto ne doit plus jamais se reproduire. »