Un scandale de corruption implique des personnalités clés du pouvoir en Uruguay

par 14 août 2025
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Jorge Bonica a révélé une plainte avec des preuves de pots-de-vin qui auraient impliqué des personnalités politiques.

Le journaliste Jorge Bonica a porté plainte sur la base de preuves concernant un réseau de corruption présumé impliquant des politiciens et des policiers de haut rang. L'affaire a été classée sans suite, malgré la présence de virements, d'enregistrements audio et de déclarations officielles.


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Le journaliste a déposé une plainte accompagnée de documents, d'enregistrements audio et de noms, qui a ensuite été archivée. Photo : Mauricio Zina/FocoUy

Le journaliste Jorge Bonica a présenté publiquement une enquête approfondie qui aurait débuté il y a plus de trois ans, suite à un contact avec un détenu ayant avoué faire partie d'un réseau international de fraude. Selon Bonica, le jeune homme détenu a fourni des informations, des noms et des preuves attestant du versement systématique de pots-de-vin à la police et aux dirigeants politiques uruguayens par le biais de triangulations bancaires, de comptes numériques et d'institutions financières locales.

Parmi les noms cités par le lanceur d'alerte – identifié comme Cristian Martin – figuraient l'ancien ministre de l'Intérieur Eduardo Bonomi, l'ancien vice-président Raúl Sendic, l'inspecteur général Luis Mendoza et d'autres hauts fonctionnaires. Les chiffres, selon le journaliste, étaient précis et documentés : de 5 000 à un demi-million de dollars, selon les cas.

Bonica a expliqué avoir réussi à obtenir plus de 100 documents, dont des virements, des reçus et des données reliant des paiements effectués via RedPagos, Mi Dinero, ScotiaBank, Cambios Gales et PayPal. Tous ces éléments auraient été remis à la procureure Estela Alciaturi, alors en charge de l'affaire.

Le plaignant, qui purgeait déjà une peine pour fraude, aurait témoigné volontairement devant le parquet dans des conditions de sécurité particulières, craignant pour sa vie. Selon Bonica, Martin lui-même a demandé que son transfert pour témoigner ne soit pas lié à une plainte officielle, afin d'éviter des représailles au sein du système pénitentiaire. Le procureur a accédé à cette demande, arguant que cela visait à protéger la sécurité du détenu.

Malgré l'ampleur de l'affaire et les preuves présentées, selon Bonica, le procureur a décidé de ne pas transmettre les documents nécessaires à la vérification de l'authenticité des virements et transactions financières susmentionnés. Cette décision a été ultérieurement confirmée par un document confidentiel obtenu par le journaliste, qui précise que l'affaire a été transmise directement aux Affaires intérieures, sans qu'aucune suite ne soit demandée.

Après son témoignage, le plaignant a été transféré au module 11 de la CONCAR, considéré comme l'un des plus dangereux du système pénitentiaire. Bonica a rapporté qu'on avait tenté de le brûler vif et qu'il avait dû être transféré dans une autre zone grâce aux efforts directs du ministre de l'époque, Jorge Larrañaga.

Le journaliste a déclaré que, malgré la gravité des accusations, l'affaire a finalement été classée sans suite. Selon lui, cela s'est produit sous la direction du procureur Domínguez, qui a pris ses fonctions après le transfert d'Alciaturi à Soriano. La décision du tribunal a été rendue sans confirmer les preuves présentées par Bonica et le plaignant.

L'enquête fait également état de liens présumés avec un gang d'escrocs d'origine russe dont les membres, selon la plainte, seraient entrés dans le pays sans être détectés par Interpol grâce à un prétendu « arrangement » empêchant le déclenchement des alertes d'immigration. Bonica se serait même rendu à Piriápolis pour vérifier leur présence à l'endroit où ils étaient censés séjourner.

Bien que l'affaire ait déjà été close par les tribunaux, Bonica a annoncé qu'il demanderait une copie complète du dossier à Rivera et qu'il rediffuserait l'information, convaincu que « les preuves sont là » et que la plainte a été ignorée.

Sur sa chaîne, le journaliste a réaffirmé son engagement envers l’enquête, remerciant ceux qui lui ont fourni des informations et affirmant qu’il ne s’agit pas d’une simple plainte de plus, mais d’une affaire qui, selon ses propres termes, « révèle comment l’impunité fonctionne lorsqu’elle touche ceux qui sont au sommet ».

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