Train Dreams : le nouveau joyau du cinéma indépendant
Au Festival du film de Middleburg, Joel Edgerton se retrouve plongé dans une atmosphère d'impatience, passant en revue le programme de l'événement et mettant en avant avec enthousiasme des films de renommée internationale et des productions américaines. Cependant, sa visite en Virginie a un objectif différent : recevoir le Prix du meilleur acteur pour l'ensemble de sa carrière, et non analyser la compétition. Ce dilemme est, au final, un inconvénient majeur. Interrogé par The Hollywood Reporter, Edgerton confie que le circuit des festivals a été crucial pour le succès de Train Dreams, un film qui a agréablement surpris le public. Avec une sortie en salles prévue le 7 novembre et une sortie Netflix le 21 novembre, le drame gagne en popularité grâce au bouche-à-oreille.
Train Dreams, réalisé par Clint Bentley, est basé sur la nouvelle de Denis Johnson et dépeint la vie de Robert Grainier, bûcheron travaillant sur les chemins de fer américains au début du XXe siècle. Ce film, qu'Edgerton considère comme l'un des plus personnels de sa carrière, explore des thèmes universels tels que l'amour, la perte, le mariage et la paternité, devenant une œuvre riche en émotions et visuellement époustouflante. Edgerton, qui interprète le rôle principal, ancre le récit par une performance subtile mais puissante qui résonne profondément auprès du public.
Après avoir été présenté dans de nombreux festivals, de Sundance à plusieurs villes d'Europe et d'Amérique latine, Train Dreams a acquis une reconnaissance croissante pour sa qualité cinématographique. Edgerton revient sur son lien avec le personnage, suggérant que, bien qu'il n'ait pas vécu les expériences de Robert, il a puisé dans ses émotions. « C'est une exploration de la vie qui s'éloigne alors que nous essayons de nous accrocher à nos proches », explique l'acteur, soulignant le lien entre son travail et sa propre vie de famille.
L'intimité du parcours personnel de Robert Grainier est un sujet auquel beaucoup peuvent s'identifier, surtout dans un monde où trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale est de plus en plus difficile. Pour Edgerton, sa motivation pour le métier d'acteur vient en partie de son désir de captiver l'attention de son père toujours occupé. Cette réflexion sur la paternité est approfondie dans son interprétation, faisant écho aux difficultés individuelles que beaucoup rencontrent au sein de leurs relations familiales.
Le processus créatif et la connexion personnelle
Le tournage de Train Dreams n'a pas été simple, mais Edgerton est satisfait du résultat. « Ce film représente la chose la plus personnelle que j'aie jamais exprimée à l'écran », note-t-il, admettant avoir atteint un moment de profondeur émotionnelle qui lui a permis de se confier et de révéler sa vulnérabilité d'acteur. Ce lien sincère avec le personnage a trouvé un écho auprès des critiques et du public, suscitant un regain d'intérêt pour son travail à Hollywood, où il a interprété divers rôles au fil des ans.
En repensant à sa carrière, Edgerton évoque comment il a appris à gérer le rejet et comment cela a façonné sa carrière dans l'industrie cinématographique. Il a déjà parlé ouvertement d'auditions qui n'ont pas abouti, ce qui lui a donné un autre point de vue sur le processus de casting : « Parfois, il ne s'agit pas seulement de savoir qui est le meilleur acteur. Des facteurs indépendants de notre volonté influencent le choix. L'important est de continuer à croire en soi et de se rappeler que l'audition est un art où chacun suit son propre chemin. »
Son choix de participer à des projets indépendants, comme Train Dreams, et son rôle dans d'autres productions à petit budget, découlent de son désir de s'ouvrir à la créativité à ses racines. Tout au long de sa carrière, Edgerton a constaté que les petits films offrent souvent l'occasion d'explorer des histoires riches de sens qui pourraient ne pas recevoir la même attention des grandes sociétés de production. Il reconnaît que l'importance de ces histoires réside dans leur capacité à être visionnaires et à raconter des histoires authentiques qui trouvent un écho auprès du public.
Edgerton admet que, face aux différentes opportunités qui se sont présentées au cours de sa carrière, il a dû résister à la pression de l'industrie pour opter pour des projets plus commerciaux. Le lien avec Train Dreams, par exemple, a été viscéral et immédiat : il savait qu'il voulait participer à ce film et que le visionnaire qui l'a créé, Clint Bentley, était prêt à lui offrir quelque chose de significatif. « Je n'échangerais ce genre de projet sacré contre rien au monde », ajoute-t-il.
Une nouvelle ère pour le cinéma et le streaming
Avec la sortie imminente de Train Dreams sur diverses plateformes, Edgerton s'interroge sur l'impact de la distribution numérique sur le cinéma contemporain. Si, il y a quelques années, des plateformes comme Netflix pouvaient susciter une certaine résistance, le public a aujourd'hui un accès immédiat à une variété de films qui, autrement, n'auraient pas été diffusés sur leurs écrans. « L'accès est essentiel. En un seul téléchargement, toute personne disposant d'un compte peut regarder le film. C'est un atout précieux pour nous, créateurs », affirme-t-il.
L'acteur se montre également optimiste quant à la diffusion et à la pérennité des histoires racontées au cinéma. « Ce qui compte vraiment, ce n'est pas le succès immédiat d'un film au box-office, mais son écho durable auprès du public. Train Dreams a le potentiel de devenir un classique s'il parvient à captiver ceux qui décident de le voir. » La valeur du cinéma réside, selon Edgerton, dans sa capacité à connecter les gens, à les inviter à réfléchir et à trouver une résonance dans leurs propres expériences.
En attendant la sortie de Train Dreams, Edgerton se tourne vers l'avenir, convaincu que cette œuvre marque un nouveau départ dans sa carrière d'acteur et de réalisateur. Que ce soit à la réalisation ou au casting, il cherche à continuer d'explorer des thèmes qui reflètent l'expérience humaine et sa complexité. « La vie est faite de lumières et d'ombres, et je crois que mon travail cherchera toujours à éclairer ces expériences partagées », conclut-il.
Alors que Train Dreams se prépare pour ses débuts en salles le 7 novembre et sa transition vers Netflix le 21 novembre, l'attente grandit pour ce joyau indépendant prêt à captiver le public du monde entier.