Fin 2024, le volume total du crédit direct en Uruguay a atteint 25 milliards de dollars, soit 29 % du PIB du pays, selon les données de la Banque centrale d'Uruguay (BCU). Cela souligne l'importance de ce marché pour l'économie nationale. Il convient de noter que cette croissance soutenue est alimentée par une demande accrue de crédit, tant de la part des entreprises (16 % du PIB) que des ménages (13 % du PIB). Examinons de plus près ce sujet important.
Principaux acteurs du marché du crédit direct
marché du crédit direct en Uruguay est composé d'un large éventail d'acteurs, dont des banques publiques et privées, des institutions financières non bancaires et des coopératives de crédit, chacune ayant un rôle spécifique dans l'octroi de financements. La Banque de la République (BROU), établissement public, domine le secteur, représentant plus de 50 % du total des dépôts et des prêts, grâce à son vaste réseau d'agences et à son rôle dans la mise en œuvre des politiques publiques. Des banques privées telles que Scotiabank Uruguay et HSBC Uruguay, bénéficiant d'excellentes notations de crédit, proposent une variété de services, des prêts personnels au financement des entreprises, rivalisant d'efficacité et de digitalisation.
Les institutions financières non bancaires, telles que celles opérant sous des marques reconnues sur le marché, proposent des prêts directs à la consommation, souvent destinés aux segments à faibles revenus, avec des processus simplifiés. Parmi les principales, Pronto se distingue par son offre de prêts personnels abordables et adaptés aux besoins immédiats, bien que son impact soit moins significatif que celui des banques. Les coopératives de crédit, quant à elles, ont gagné du terrain en matière d'inclusion financière, proposant des prêts de moindre envergure aux communautés rurales et aux microentreprises. Ces institutions, réglementées par la Banque centrale du Chili (BCU), garantissent la stabilité, mais doivent relever le défi de concurrencer la taille des banques et la flexibilité des institutions financières.
Volumes de crédit
Le volume du crédit direct en Uruguay a été extrêmement dynamique, atteignant 25 milliards de dollars en 2024. Selon la Banque centrale d'Uruguay (BCU), le crédit aux entreprises représente 55 % du total, les secteurs tels que le commerce, l'industrie manufacturière et les transports étant les principaux demandeurs en raison de leur importance dans le réseau de la dette commerciale. Le crédit aux ménages, qui comprend les prêts personnels, les prêts hypothécaires et les cartes de crédit, a progressé plus lentement, mais représente 45 % du total, porté par la reprise économique post-pandémique.
Il est à noter qu'en 2022, 52 % des prêts au secteur privé étaient accordés en pesos uruguayens, ce qui reflète les efforts de dédollarisation. Cependant, la majorité des dépôts (70 %) restent libellés en dollars, ce qui limite la croissance du crédit en monnaie locale. Les coopératives ont contribué de manière significative aux prêts aux microentreprises, avec une augmentation de 12 % en 2024, soutenues par des programmes tels que le Système national de garantie des entreprises (SiGa), qui a nécessité 96 millions de dollars supplémentaires pour répondre à la demande. Cette croissance reflète une confiance accrue dans le système financier, mais révèle également la dépendance de secteurs clés aux financements extérieurs.
Taux d'intérêt moyens
Les taux d'intérêt sur le marché des prêts directs varient selon le type d'institution et l'objet du prêt, reflétant les coûts d'intermédiation et le risque perçu. Actuellement, la Banque centrale de l'Équateur réglemente les taux d'intérêt moyens et maximums pour les entreprises et les ménages. Pour les grandes entreprises, le taux d'intérêt moyen est de 10,78 %, le taux médian est de 14,98 % et pour les petites entreprises, il est estimé à 23,80 %. Pour les ménages, les taux d'intérêt s'échelonnent entre 24 % et 26 %.
Si l’estimation est en devise étrangère, pour les entreprises, le taux d’intérêt se situe en moyenne entre 5,16 et 6,45 %, tandis que pour les familles, le taux moyen se situe entre 8,80 et 13,42 %.
Tendances récentes
L'essor de la numérisation est l'une des tendances les plus marquantes du marché du crédit direct en Uruguay. De nombreuses institutions, tant bancaires que financières, ont mis en place des plateformes en ligne facilitant les demandes et les approbations de prêts, réduisant ainsi les délais de réponse. Par exemple, certaines entreprises permettent aux utilisateurs de simuler et de demander des prêts directement depuis leurs sites web, simplifiant ainsi le processus pour les consommateurs. Cette tendance s'accompagne d'un recours accru aux technologies d'évaluation du crédit, permettant aux institutions financières de servir des clients ayant des antécédents de crédit limités.
Une autre tendance significative est la croissance des prêts en monnaie locale, qui sont passés de 15 % du total en 2015 à 52 % en 2024. Cette dédollarisation reflète une confiance accrue dans la stabilité du peso uruguayen et des politiques monétaires. Cependant, le marché est confronté à des défis structurels, tels qu'une forte concentration bancaire et l'absence d'un marché des capitaux développé, ce qui limite les possibilités de financement pour les petites et moyennes entreprises.
Enfin, le débat sur la régulation des taux d'intérêt a pris de l'ampleur. Des projets de loi présentés par des partis comme le Cabildo Abierto visent à fixer des limites plus strictes aux taux considérés comme usuraires, bien que ces initiatives se heurtent à la résistance de la Banque centrale d'Argentine (BCU) et de l'Association des banques privées.