Comment fonctionnaient les prêts au compte-gouttes démantelés dans le cadre de l'opération Sirirí
Au cours d'une enquête de plusieurs mois, la police uruguayenne a démantelé une organisation de prêt illégale connue sous le nom de « Gota a Gota » lors d'une opération baptisée Sirirí par les autorités. L'opération s'est déroulée dans la zone frontalière et a mobilisé plusieurs sièges départementaux sous la coordination du ministère de l'Intérieur.
L'opération a comporté 17 perquisitions simultanées à Artigas, Paysandú, Rivera et Lavalleja, et a abouti à l'arrestation de 17 personnes : 14 Colombiens et trois Uruguayens, tous remis au parquet de Rivera. Les forces ont également agi avec le soutien d'INTERPOL et de la Direction de la Garde républicaine.
Des véhicules, des appareils électroniques, des caméras de surveillance, des journaux de recouvrement et du matériel publicitaire lié aux prêts ont été saisis dans les propriétés perquisitionnées. La police a déclaré avoir saisi les sommes suivantes : 741 798 pesos uruguayens, 2 398 réaux brésiliens et 264 dollars, ainsi que 30 téléphones portables, huit motos et d'autres objets.

Le phénomène « gota a gota » se caractérise par des prêts accordés à des personnes n'ayant pas accès au crédit officiel, des paiements quotidiens et des taux usuraires qui, dans la pratique, se traduisent souvent par des pratiques coercitives en cas de non-remboursement de la dette. Selon l'enquête, l'organisation ciblait des secteurs financièrement vulnérables et a consigné ses opérations dans des carnets et documents saisis.
Des sources officielles ont souligné que l'enquête était stratégique et multidisciplinaire : la Direction générale des enquêtes, la Garde républicaine et d'autres agences y ont participé, en coordination avec le parquet. La collecte de preuves et les perquisitions ont été menées afin d'éviter la perte de fonds et de sécuriser les preuves.
Les personnes arrêtées ont été placées en garde à vue ; les autorités ont indiqué que l'enquête se poursuivrait afin d'identifier les responsables et de démanteler tout lien avec d'autres réseaux. Le parquet enquête sur le mode de financement illégal et sur d'éventuels crimes connexes, d'après l'analyse des documents saisis.
L'impact local de ces pratiques est souvent profond : les victimes aux ressources limitées sont exposées à des échéanciers de paiement , à des pressions sociales et, dans les cas extrêmes, à des violences. Les organisations sociales et les spécialistes de la prévention financière soulignent la nécessité de programmes d'inclusion financière et de campagnes d'information pour dissuader les personnes de recourir aux usuriers.
D'un point de vue opérationnel , les forces ont précisé que le travail à la frontière était essentiel : la dispersion géographique du gang exigeait une coordination entre les postes de commandement et l'échange d'informations avec les organisations internationales. INTERPOL a apporté sa coopération pour recouper les données et faciliter le suivi des biens et des communications.
Sur le plan judiciaire, les prochaines étapes comprendront des mesures conservatoires sur les biens saisis, l'audition de témoins et l'analyse des relevés bancaires et téléphoniques. Si les preuves confirment l'ampleur de l'activité, le parquet requerra des inculpations pour association de malfaiteurs, usure et autres délits économiques.
L'attaque contre le réseau constitue désormais un précédent dans la lutte contre les systèmes de crédit informels et la violence économique. Les autorités ont exhorté les citoyens à signaler les offres de prêt en dehors du circuit officiel et ont promis de poursuivre l'enquête jusqu'à ce que toutes les pistes permettant d'identifier la structure complète de l'organisation soient épuisées.