Microplastiques dans le cerveau : une étude établit un lien entre les particules et les symptômes de la maladie d'Alzheimer

par 5 septembre 2025
Radio Uruguay al Día
Le Monde Aujourd'hui
Disponible sur Google Play

Comment la présence de microplastiques dans le cerveau soulève des questions sur la santé cognitive

Une étude de l'Université de Rhode Island suggère que l'exposition aux microplastiques peut induire des modifications du comportement et de la mémoire chez des souris génétiquement prédisposées à la maladie d'Alzheimer, relançant ainsi le débat sur les risques environnementaux et la neurodégénérescence.
Cette recherche, publiée dans Environmental Research Communications et relayée internationalement, a observé des différences nettes entre les animaux porteurs et non porteurs de l'allèle de risque APOE4 après une exposition brève mais intense.

L'expérience a consisté à administrer des microplastiques de polystyrène dans l'eau potable pendant des semaines et à analyser les comportements et les biomarqueurs cérébraux, décelant des particules de plastique dans les tissus cérébraux et des signes de réponse immunitaire.
Les auteurs mettent en garde contre les limites de la transposition directe des résultats des modèles animaux à l'homme, tout en soulignant que les données ouvrent des hypothèses pertinentes sur l'interaction entre les gènes à risque et les polluants environnementaux.

APOE4 et vulnérabilité aux microplastiques

L'allèle APOE4, présent chez une part importante de la population, est un facteur de risque reconnu de la maladie d'Alzheimer et, selon les chercheurs, a modulé la réponse des souris à l'exposition au plastique dans l'étude.
Chez les souris APOE4-positives, les changements comportementaux ont été observés différemment selon le sexe : les mâles ont montré une plus grande apathie lors des tests d'exploration, et les femelles ont eu des difficultés à reconnaître les objets – des schémas qui font écho aux profils cliniques humains.

Maladie d'Alzheimer : signes dans les modèles animaux

Bien que les changements observés ressemblent aux marqueurs précoces associés à la maladie d'Alzheimer, les spécialistes insistent sur le fait que les données obtenues chez la souris ne permettent pas de conclure à une causalité chez l'homme et préconisent des études longitudinales dont la méthodologie simule une exposition en conditions réelles.
Les auteurs soulignent également la nécessité d'intégrer le vieillissement et d'autres facteurs environnementaux dans les futurs essais afin d'évaluer la pertinence clinique des résultats.

Pollution plastique et voies d'exposition

Des recherches récentes ont détecté des micro- et nanoplastiques dans les tissus humains, notamment le cerveau, ce qui renforce l'urgence de comprendre les voies d'entrée, les doses cumulées et les effets à long terme.
Les experts proposent d'étudier les voies digestives, respiratoires et olfactives, et de comparer la forme et la taille des particules : la morphologie peut influencer le transport interne et la toxicité.

Santé cérébrale : implications et limites des connaissances actuelles

La présence de microplastiques dans le cerveau n'implique pas automatiquement des dommages irréversibles, mais elle nécessite la reconnaissance d'un facteur environnemental potentiel susceptible d'interagir avec les vulnérabilités génétiques et d'affecter la santé cérébrale.
Tandis que la communauté scientifique élabore des protocoles plus robustes, des recommandations pratiques visent à réduire l'exposition individuelle et à promouvoir des politiques limitant la pollution plastique à l'échelle mondiale.

Uruguay al Día Radio
Live – Le Monde d'aujourd'hui
Disponible sur Google Play

À ne pas manquer