Le contexte politique qui explique les critiques de Catalina Correa à l'encontre d'Adeoms et de Lima

par 31 août 2025

Les récentes déclarations de Catalina Correa, conseillère municipale du Front large, ne découlent pas d'un geste éthique soudain ni de la découverte récente d'irrégularités. Ses propos sur Radio Arapey – de vives critiques à l'encontre du syndicat Adeoms et de l'ancien maire Andrés Lima pour des embauches hors cadre légal – ont une histoire longue et profondément personnelle. Ses propos ont non seulement ravivé un conflit ancien au sein du Front large de Salto, mais ont également mis en lumière un clivage politique qui se creuse depuis plus de dix ans.

Pour comprendre pourquoi Correa a si directement ciblé Lima et la direction du syndicat Adeoms , il faut remonter à 2009. À cette époque, Andrés Lima était élu député et, dans son ombre, elle commençait à s'élever politiquement. En 2012, encouragée par Lima, Correa fut élue présidente du Front large de Salto. Deux ans plus tard, lorsque Lima remporta un siège à la Chambre des représentants, Correa le remplaça et devint députée à part entière. Mais cette politique apparemment solide commença à se détériorer en 2019, lorsqu'elle espérait à nouveau mener la liste du secteur et fut supplantée par Álvaro Lima, le frère de l'ancien maire. Selon des sources du Front large consultées par Uruguay Al Día , ce moment marqua le point de rupture. « De l'amour à la haine », telle fut la formule employée par un dirigeant de Salto pour décrire ce changement.

Cette rupture a donné naissance à un récit critique que Catalina Correa a construit au fil du temps et qui la présente aujourd'hui comme une figure d'opposition au sein de son propre parti. Sa plainte concernant des recrutements irréguliers à la mairie – fondés sur la complicité présumée d'Adeoms et de la structure politique de Lima – s'inscrit dans ce processus d'éloignement et de rivalité.

Lors de son intervention à la radio, Correa a déclaré que, sous le gouvernement de Lima, les recrutements étaient autorisés sans concours ni tirage au sort, et que nombre de ces postes avaient été attribués par des personnes nommées par des politiciens lors d'une campagne électorale. Il a souligné qu'Adeoms avait non seulement omis de signaler la situation, mais qu'elle était impliquée dans ce stratagème, et a accusé ses dirigeants d'avoir placé les travailleurs dans une situation de vulnérabilité juridique.

Bien que ses accusations aient une composante institutionnelle, la charge politique est évidente. La conseillère ne se limite pas à remettre en cause les procédures. Elle soutient essentiellement que la structure publique a été utilisée pour renforcer les réseaux clientélistes partisans. Mais l'accent n'est pas seulement mis sur Lima ou le syndicat : il s'agit aussi de son propre passé. Correa faisait partie de ce même réseau politique jusqu'à sa destitution. Et c'est cette blessure qui ressurgit aujourd'hui sous la forme d'une plainte.

Le thème sous-jacent de ses propos n'est donc pas strictement la légalité des revenus ni l'éthique syndicale. Il s'agit plutôt du transfert de pouvoir, de la perte d'influence et de la nécessité de clarifier les divergences au sein d'une Fédération de football de Salta en proie à des tensions internes. Ses critiques, loin d'ouvrir un nouveau débat, constituent une réflexion sur les pratiques politiques encore en vigueur au sein des gouvernements départementaux, mais aussi un avertissement : des conflits internes mal résolus peuvent éclater à tout moment.

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