Brésil.- AMP.- La police brésilienne dénonce Bolsonaro et son fils devant la Cour suprême pour « coercition »

par 20 août 2025

L'ancien président a tenté de demander l'asile politique au gouvernement de Javier Milei.

Il accuse l'influent pasteur évangélique Silas Malafaia de « participer intentionnellement à une entreprise criminelle » avec Bolsonaro père et fils.

MADRID, 21 (EUROPA PRESS)

La police fédérale brésilienne a formellement inculpé mercredi l'ancien président Jair Bolsonaro et son fils, le député Eduardo Bolsonaro, d'avoir tenté d'entraver l'enquête du dirigeant d'extrême droite sur un coup d'État, notamment de coercition, en finançant un complot visant à entraver l'affaire depuis les États-Unis.

L'organisme a présenté cette plainte dans un rapport remis ce mercredi à la Cour suprême, après avoir conclu son enquête sur les actions d'Eduardo Bolsonaro à Washington pour promouvoir des mesures de représailles contre le gouvernement et le pouvoir judiciaire brésiliens, selon Agencia Brasil, une affaire ouverte en mai à la demande du procureur général Paulo Gonet.

L'ancien président est en effet assigné à résidence depuis le 4 août pour avoir violé certaines des mesures de précaution imposées en raison du financement présumé de jusqu'à deux millions de réaux (300 000 euros) pour faire campagne, par l'intermédiaire de son fils, aux États-Unis depuis mars en faveur de tarifs douaniers de 50 pour cent sur les importations brésiliennes et de sanctions contre les autorités brésiliennes, dont le juge de la Cour suprême et rapporteur de l'affaire, Alexandre de Moraes, à un moment où le président Donald Trump a montré un intérêt inhabituel pour sa situation juridique.

La police brésilienne a également révélé que Jair Bolsonaro envisageait de demander l'asile politique en Argentine, également dirigée par le leader d'extrême droite Javier Milei, après avoir trouvé sur son téléphone un document dans lequel il affirmait être victime de « persécutions dans (son) pays d'origine pour des raisons et des crimes principalement politiques ».

Selon les enquêtes, le document de 33 pages n'était ni signé ni daté, bien qu'il ait été stocké sur l'appareil de l'ancien président depuis 2024, lorsqu'il a été accusé d'avoir tenté un coup d'État contre l'actuel dirigeant brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.

La police indique que Jair Bolsonaro « avait en sa possession un document qui lui permettrait de fuir le Brésil vers l'Argentine, notamment après que la police fédérale a ouvert une enquête sur la matérialité et l'autorité pénale des crimes d'abolition violente de l'État de droit démocratique par une organisation criminelle ».

« Les informations trouvées indiquent donc que l'ancien président Jair Bolsonaro avait en sa possession un document qui lui permettrait de fuir le Brésil vers l'Argentine, notamment après que la police fédérale a ouvert une enquête sur la matérialité et l'autorité pénale des crimes d'abolition violente de l'État de droit démocratique par une organisation criminelle. »

Entre-temps, la Cour suprême a ordonné mercredi une recherche de Silas Malafaia, un pasteur évangélique allié à Bolsonaro et un habitué des marches demandant son amnistie, citant « des preuves solides de sa participation à l'entreprise criminelle, intentionnellement et avec un objectif commun, » de Bolsonaro père et fils.

Les agents ont saisi son téléphone et son passeport, lui interdisant de quitter le pays ou de maintenir le contact avec les accusés à son arrivée à l'aéroport de Rio de Janeiro sur un vol en provenance de Lisbonne.

Le juge De Moraes a pris cette décision après que la police a inclus Malafaia dans l'enquête contre les Bolsonaro pour obstruction à la justice, l'accusant d'avoir participé à « la définition de stratégies de coercition et à la diffusion de fausses informations, ainsi qu'à la conduite d'actions coordonnées », selon le journal Folha do Sao Paulo. L'objectif de ce « chef religieux bien connu », soulignent les enquêteurs, était de « contraindre les membres de la direction du pouvoir judiciaire afin d'empêcher toute action judiciaire au sein de la Cour suprême qui s'opposerait aux intérêts illicites du groupe criminel ».

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