Après la hausse du prix du diesel et du supergas, entrée en vigueur lundi dernier, la ministre de l'Industrie, de l'Énergie et des Mines, Fernanda Cardona, a réagi sans hésiter : « Certains acteurs politiques doivent se calmer », a-t-elle déclaré. Elle en a profité pour s'exprimer sur le débat budgétaire au Parlement : « Il faut les laisser travailler. » Autrement dit, ils ne devraient pas la harceler pendant que tout cela se décide. Curieusement, l'opposition n'est pas la seule à faire du bruit ; des syndicats comme la Fédération rurale et l'Intersyndicale des professionnels du transport terrestre de marchandises (ITPC) sont également montés au créneau, exprimant leur « surprise et leur inquiétude ». Ils affirment que cette hausse « crée des tensions et affecte directement la chaîne des prix », en plus de mettre tout le monde de mauvaise humeur.
Les chiffres sont assez clairs : en septembre, le diesel 50 S a augmenté de 4,28 % (actuellement à 50,14 $), le diesel 10 S a augmenté de 3,74 % (57,14 $) et le bidon de 13 kilos de supergas a bondi de 9,52 %. L’essence est la seule à avoir baissé, un miracle. Le Super 95 a baissé de 0,66 % et coûte désormais 78,20 $ le litre (contre 78,72 $ auparavant), et le Premium 97 a baissé de 0,64 % (80,61 $, contre 81,13 $ auparavant).
Le secteur des transports n'a pas mâché ses mots : dans un communiqué, il a déclaré qu'il s'agissait d'une « nouvelle particulièrement négative pour un secteur déjà mis à rude épreuve par des problèmes de coûts et de productivité ». Il a également souligné, au passage, l'existence d'« incohérences entre les données du rapport PPI et le prix fixé », ce qui « réduit la transparence du système et plonge le secteur dans l'incertitude ».
La Fédération rurale s'est également jointe à la mêlée, exprimant sa « profonde inquiétude et son mécontentement face à la hausse des prix du carburant », car elle « impacte l'ensemble de la chaîne de production nationale ». De plus, le secteur était déjà confronté à des coûts élevés et à une compétitivité au plus bas.
Cardona, quant à elle, a défendu la nouvelle méthode de fixation des prix des carburants, en vigueur depuis mai : les prix sont annoncés tous les 60 jours, un facteur de stabilisation de 1,50 $ par litre et une limite de variation maximale de 7 %. Selon elle, le projet est piloté avec le ministre de l'Économie, Gabriel Oddone, afin que personne ne puisse prétendre que le processus est opaque. « Nous avons discuté mille fois de la manière dont le prix de parité à l'importation (PPI) est appliqué », a déclaré Cardona. De plus, elle estime que continuer à débattre de ce sujet pendant le budget est une perte de temps considérable.
Ah, et à propos de la bouteille de supergaz : après la baisse de prix de 100 $ en juillet, c’est désormais le produit qui a connu la plus forte hausse. Cardona l’a expliqué ainsi : « Le prix revient au prix d’avant la réduction. » En fait, ce n’est pas qu’il a augmenté, mais plutôt que la promotion est terminée. Il a d’ailleurs noté que le prix du diesel avait baissé en avril, mai et juin, pour accompagner les récoltes, puis en raison du froid polaire. Autrement dit, il n’augmente pas systématiquement, selon sa version.
En bref, pour Cardona, répéter sans cesse qu'il s'agit d'un « ajustement historique » n'a aucun sens. « Nous disposons de tableaux au ministère, à Ancap, à la Direction de l'Énergie, avec les prix des cinq dernières années », s'est-il défendu.
Et comme si cela ne suffisait pas, la ministre a également évoqué la fissure dans un oléoduc transportant du pétrole depuis la bouée José Ignacio à Maldonado. Elle a indiqué qu'ils travaillaient avec Ancap et la municipalité de Maldonado pour la réparer, et que des techniciens chiliens viendraient en renfort vendredi. « Nous sommes en contact avec la présidente d'Ancap (Cecilia San Román) », a conclu Cardona. Une journée chargée, disons.