« L’eau est en danger à cause de contrats mal signés », a déclaré Salle.

par 19 août 2025

Si vous vivez en Uruguay, vous savez que l'eau est un enjeu majeur : elle est au cœur de votre vie quotidienne et de l'économie. Le député Gustavo Salle a remis ce sujet sur le devant de la scène parlementaire, affirmant qu'il s'agissait d'un géostratégique crucial , ignoré par la politique depuis plus d'un demi-siècle.

Salle a été catégorique : alors que la population dépend de l'eau de la rivière Santa Lucía, la source est compromise par la pollution et des projets mal conçus comme Neptuno et Casupá , tous deux remis en question par les organisations environnementales et les secteurs sociaux.

Critique des projets Neptune et Casupá

Le législateur a souligné que ni le gouvernement actuel ni les précédents n'avaient été capables de répondre à la crise de l'eau. Dans son discours, il a dénoncé les points suivants :

  • Le contrat Neptune a été « mal signé » et ouvre la porte à des poursuites internationales contre l'Etat.

  • projet Casupá ne résout pas les problèmes sous-jacents et continue de s’appuyer sur une source contaminée.

  • Les investissements publics ont été orientés vers des projets sans réel impact sur l’eau, comme l’Antel Arena, au lieu de donner la priorité aux infrastructures hydrauliques.

Selon Salle, il s’agit de décisions politiques à court terme qui négligent la sécurité d’une ressource vitale.

Le rôle des entreprises et la menace d'UPM

L'une des accusations les plus virulentes visait les grandes entreprises. Pour Salle, les multinationales convoitent l'eau uruguayenne et, dans certains cas, créent déjà des risques réels. Il a mentionné que le train d'UPM traverse le fleuve Santa Lucía avec des matières dangereuses, ce qui pourrait entraîner une catastrophe environnementale en cas de déversement.

Il a ainsi lié la question de l’eau à la souveraineté nationale , avertissant que la privatisation ou le contrôle étranger de l’eau laisserait le pays dans une situation d’extrême vulnérabilité.

Critique du Front large et de la coalition multicolore

Le discours n'a exclu aucun secteur politique. Salle a rappelé que sous les trois mandats du Front large, aucun progrès n'avait été réalisé sur les projets clés visant à garantir l'accès à l'eau potable, malgré les ressources disponibles.

Du côté de la coalition multicolore, il a critiqué l'administration actuelle pour son manque de transparence , affirmant que le ministre parlait beaucoup mais ne répondait pas aux questions cruciales sur l'avenir de l'eau.

Pour le député, le problème n'est pas un parti, mais une classe politique qui traite la question avec politique et vengeance .

La Santa Lucía : une rivière en urgence

L’un des points forts du discours a été l’ état critique de la rivière Santa Lucía , principale source d’eau de Montevideo et d’une grande partie du pays.

Salle a rappelé qu'il avait déjà déposé une plainte pénale contre l'OSE en 2014 pour mauvaise gestion des boues toxiques déversées dans le bassin. Dix ans plus tard, la situation ne s'est pas améliorée, mais s'est même aggravée , mettant en péril la sécurité hydrique nationale.

L'appel de Salle : une politique d'État

Le député a appelé l'Uruguay à élaborer une politique publique à long terme en matière d'eau. Pour lui, il ne s'agit pas d'être ingénieur ou spécialiste : le bon sens suffit à comprendre que si nous continuons à dépendre d'une source contaminée, le pays sera au bord d'une crise irréversible.

La clé, selon Salle, est de rechercher des sources alternatives, d’investir sérieusement et d’éliminer les contrats opaques qui mettent en péril l’avenir.

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