Le Monde Aujourd'hui
Le chef de l'armée soudanaise visite l'aéroport de Khartoum après une frappe de drone
Le chef de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, actuel président du Conseil souverain de transition, s'est rendu mardi à l'aéroport de Khartoum, peu après l'attaque d'un drone. Cette visite intervient juste avant la réouverture tant attendue de l'aéroport, après la reprise du contrôle de l'aéroport par les forces armées en mars, après près de deux ans de domination des Forces de soutien rapide (FSR) dans le contexte de la guerre civile dévastatrice qui a débuté en avril 2023.
Lors de son inspection, Al Burhan a saisi l'occasion pour exprimer la ferme détermination du gouvernement soudanais à « éradiquer la rébellion ». Dans une déclaration ferme, il a affirmé que « toute attaque contre le peuple soudanais entraînerait une riposte retentissante ». Il a également appelé la population à croire que « ce gang brutal ne lui fera aucun mal », soulignant son soutien à tous ceux qui aspirent à la paix et au retour à la normale dans le pays.
Cependant, la situation est complexe, et Al Burhan a clairement indiqué qu'« aucune milice » ni aucun parti qui la soutient ne devrait jouer un rôle influent dans l'avenir du Soudan. Son message était clair : le rôle des forces armées est d'assurer la sécurité et la protection de tous les Soudanais. « Bientôt, personne ne pourra plus menacer ce territoire », a-t-il affirmé avec détermination.
Il est important de noter qu'Al Burhan n'a pas directement évoqué l'attaque de drone survenue tôt le matin. Des sources de sécurité consultées par le Sudan Tribune ont indiqué que les systèmes de défense aérienne avaient réussi à intercepter plusieurs de ces drones ; cependant, des témoins ont signalé la présence de panaches de fumée dans la zone, suggérant des impacts et des dégâts potentiels encore en cours d'évaluation.
La guerre civile qui ravage le Soudan trouve son origine dans de profonds désaccords sur le processus d'intégration du groupe paramilitaire au sein des forces armées. Ces discordes ont perturbé la transition politique mise en place après la chute du régime d'Omar Hassan el-Béchir en 2019, une période déjà compliquée par la démission du Premier ministre de l'époque, Abdullah Hamdok, suite à un coup d'État.
Le conflit a attiré l'attention internationale, plusieurs pays apportant leur soutien aux différentes factions belligérantes. La situation humanitaire au Soudan est alarmante, avec des millions de personnes déplacées et réfugiées. La communauté internationale s'inquiète non seulement de la propagation des maladies dans les zones touchées, mais aussi des dommages causés aux infrastructures essentielles, ce qui complique l'accès à des centaines de milliers de personnes dans le besoin.
Al Burhan a réitéré l'importance d'établir des « principes clairs » dans toute initiative de paix visant à stabiliser le Soudan. Sa position ferme souligne l'urgence de résoudre ce conflit, qui a plongé le pays dans l'une des crises humanitaires les plus graves au monde. La réouverture de l'aéroport constitue, à cet égard, une étape importante, mais rappelle aussi la fragilité de la situation actuelle.
La communauté internationale suit de près l'évolution de la situation au Soudan, espérant que la détermination des dirigeants militaires permettra de trouver une solution durable. La reconstruction du pays et la restauration de son tissu social dépendront d'une approche coordonnée impliquant l'État et la société civile, engagés dans un dialogue privilégiant la paix et la stabilité.
La situation instable au Soudan demeure au cœur des débats sur la sécurité régionale et la coopération internationale. Il est crucial de prendre des mesures concrètes pour traduire les intentions déclarées en actions concrètes, car c'est la seule façon d'ouvrir la voie à la paix et à la reconstruction d'une nation dévastée par un conflit interne.
Dans le même temps, les citoyens et les dirigeants internationaux espèrent que la récente visite d’Al Burhan à l’aéroport de Khartoum n’est pas seulement un geste symbolique, mais le début d’un processus plus large visant à rétablir la normalité et à susciter l’espoir d’un avenir meilleur pour le Soudan.
