Infosalus.- L'OMS recommande l'utilisation de répulsifs spatiaux pour lutter contre le paludisme.

par 14 août 2025

MADRID, 13 (EUROPA PRESS)

Dans la dernière mise à jour de ses directives sur le paludisme, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé l'utilisation de répulsifs spatiaux pour contrôler le moustique qui transmet la maladie, introduisant un nouveau type d'intervention à un moment où l'innovation est « urgente ».

Ces répulsifs spatiaux diffusent des principes actifs dans l'air pour tuer les moustiques, les éloigner de certaines zones et les empêcher de localiser et de piquer des hôtes humains. Ils complètent ainsi d'autres mesures préventives, telles que les moustiquaires imprégnées d'insecticide et la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide à effet rémanent.

Selon l’OMS, ces types de répulsifs offrent un avantage par rapport aux moustiquaires en fournissant une couche de protection supplémentaire contre les piqûres de moustiques pendant la journée, lorsque les résidents d’une maison sont actifs à l’intérieur de la maison et ne dorment pas sous la moustiquaire.

Le directeur par intérim du paludisme et des maladies tropicales négligées de l'OMS, Daniel Ngamije, a souligné cette nouvelle recommandation à la lumière de la « résistance croissante » aux insecticides et des « changements de comportement » chez les moustiques, qui menacent l'efficacité des outils de contrôle traditionnels.

« À l’heure où les progrès contre le paludisme stagnent, les répulsifs spatiaux constituent le premier type d’intervention de lutte antivectorielle depuis des décennies, offrant une nouvelle approche pour protéger les personnes à risque », a souligné le directeur exécutif d’Unitaid, Philippe Duneton.

Malgré les progrès significatifs représentés par cette recommandation conditionnelle, basée sur cinq études, l’OMS a souligné que des lacunes importantes dans les preuves scientifiques subsistent, notamment en ce qui concerne l’efficacité des répulsifs spatiaux lorsqu’ils sont utilisés seuls, leur potentiel à protéger les personnes à l’extérieur ou dans les situations d’urgence humanitaire, et leur rôle dans la gestion de la résistance aux insecticides.

À cet égard, les partenaires mondiaux de recherche et de financement de l’OMS s’efforcent de combler ces lacunes et de renforcer la base scientifique sur les émanations spatiales.

DEUX RÉPULSIFS SPATIAUX PRÉ-QUALIFIÉS

L'OMS a également préqualifié les deux premiers produits répulsifs spatiaux, Mosquito Shield et Guardian, fabriqués par SC Johnson & Son. Ces produits émettent de la transfluthrine, un principe actif qui repousse, désoriente et tue les moustiques vecteurs du paludisme.

Il a été démontré que leur efficacité dure jusqu’à un mois et 12 mois respectivement, ce qui signifie qu’ils peuvent être mis en œuvre dans divers contextes où les stratégies de remplacement et les calendriers de distribution peuvent varier.

Par ailleurs, le potentiel des répulsifs spatiaux à réduire la transmission de la dengue et d'autres arbovirus est en cours d'évaluation. Les résultats d'un premier essai mené au Pérou ont révélé une réduction de l'infection par les arbovirus dans la population étudiée ; un deuxième essai en Asie du Sud-Est vient de s'achever et les analyses sont en cours.

Les données issues de ces essais, qui portent sur des maladies allant du paludisme aux maladies à arbovirus, éclaireront les délibérations futures des groupes d’élaboration de lignes directrices de l’OMS concernés, ce qui pourrait conduire à des recommandations nouvelles ou mises à jour pour l’utilisation élargie des émanateurs spatiaux.

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