Une tragédie qui aurait pu être évitée
Le féminicide de Luna, une adolescente de 13 ans à Maldonado , a suscité l'émoi en Uruguay. La mineure a été assassinée mardi 19 août par son père, un colonel de l'armée à la retraite, qui s'est ensuite donné la mort. Ce crime a eu lieu alors que la jeune fille avait signalé des épisodes de violences conjugales à l'INAU en 2023 .
Plaintes et mesures de précaution
Selon la présidente de l'INAU, Claudia Romero , le premier contact de Luna avec l'institution remonte à 2022, lorsque l'adolescente s'est enfuie de chez elle à Salto et a cherché de l'aide auprès d'une agence locale. Là, elle a été placée en famille d'accueil.
En 2023, alors qu'elle vivait à Maldonado, la jeune fille a de nouveau signalé des violences de la part de son père. Le tribunal a imposé des mesures conservatoires interdisant tout contact entre les deux, qui sont restées en vigueur jusqu'en mai de cette année.
Le processus de reconnexion
Lors d'une audience, Luna a déclaré à son avocat qu'elle souhaitait renouer avec son père et sa mère adoptive, tout en précisant aux responsables de l'INAU qu'elle ne souhaitait pas une reprise complète. Cette contradiction a conduit à une prolongation des mesures jusqu'en juin, le temps que le dossier de la famille soit examiné.
Romero a précisé que la jeune fille souhaitait participer à certaines activités avec sa famille, mais que les restrictions judiciaires l'en empêchaient. Cette situation a ouvert la voie à un assouplissement des mesures.
Le jour du crime
Le 19 août, le père de Luna s'est présenté au centre d'accueil où elle avait rendez-vous avec son orthophoniste. Il a tenté de l'emmener, mais l'adolescente a déclaré vouloir attendre sa mère adoptive. L'homme a quitté les lieux, est revenu armé et a tiré sur elle à plusieurs reprises. Luna est morte sur le coup. Quelques minutes plus tard, l'agresseur s'est tiré une balle dans la tête et est décédé à l'hôpital.
Répercussions et questions
Ce féminicide a suscité des inquiétudes quant à l'efficacité des mesures de précaution et de protection des enfants et des adolescents en situation de violence. Les organisations sociales ont souligné que Luna avait demandé de l'aide et que le système ne l'avait pas protégée.
Romero a déclaré que l'INAU soutenait la cause et défendait les actions, bien qu'il reconnaisse la difficulté d'intervenir lorsque les mineurs expriment des désirs conflictuels concernant leur relation avec leurs parents.
Une affaire qui marque l'Uruguay
Le meurtre de Luna met en lumière la vulnérabilité des adolescentes victimes de violences conjugales et la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention. Le pays ajoute ainsi un nouveau féminicide, soulignant les risques auxquels sont confrontées celles qui dépendent d'un système de protection encore insuffisant.