MADRID, 22 (EUROPA PRESS)
La justice chilienne a condamné jeudi deux officiers retraités de l'armée à dix ans de prison pour l'enlèvement puis la disparition d'un leader social en octobre 1973, moins d'un mois après le coup d'Etat qui a renversé le président démocrate Salvador Allende et donné naissance à la dictature militaire dirigée par Augusto Pinochet jusqu'en 1990.
La juge spéciale pour les violations des droits de l'homme, Marianel Cifuentes, a condamné « Francisco Ricardo Alfonso Varela Gantes, sous-lieutenant de l'armée au moment des faits, et Moisés Retamal Bustos, ancien membre de la Section de renseignement du Régiment des ingénieurs ferroviaires de Puente Alto », à dix ans de prison et à l'interdiction à vie d'exercer des fonctions publiques et politiques.
De même, selon le communiqué publié par le Pouvoir Judiciaire, il a ordonné à l'Administration Publique de payer 130 millions de pesos chiliens (près de 115 300 euros) à titre d'indemnisation pour préjudice moral à la famille de la victime, Jorge Enrique Carrión Castro, militant du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) disparu à l'âge de 22 ans, marié et père de deux enfants, à Puente Alto, une ville de la périphérie de Santiago du Chili, la capitale du pays.
Le juge a statué que les soldats responsables des condamnés avaient « illégalement détenu » Carrión et l'avaient ensuite « emmené » au camp militaire « Luis Emilio Recabarren » de Puente Alto, où il avait été interrogé et « soumis à des sévices physiques ». Par la suite, tentant de s'échapper, il avait été « capturé, puni et enfermé dans un wagon », mais il en avait ensuite été extrait et on ignore où il se trouve.